"Les résultats que nous avons mis au jour sont
susceptibles d’être replacés dans trois perspectives complémentaires. D’abord
celle, empirique, de la compréhension de phénomènes à l’œuvre au sein du monde
de l’art contemporain, et plus particulièrement quant à l’activité critique.
Nous avons en effet montré que, parce que le niveau de rémunération des
critiques est faible, le temps où les critiques se consacrent exclusivement à
cette activité d’écriture est très court. La critique d’art fonctionne donc, de facto, comme un sas d’entrée au
sein du monde de l’art. Et nous avons vu que si le niveau de rémunération des
critiques est faible, c’est avant tout en raison de la morphologie éditoriale
de la critique, elle-même engendrée et reconduite dans sa stabilité par la
forme des carrières des critiques. Nous avons en effet montré que cet
écosystème de la gratuité était d’une remarquable stabilité. Dès lors s’ouvre
nécessairement une interrogation, à laquelle nous ne sommes malheureusement pas
en mesure de répondre : ce système a-t-il vu le jour récemment, ou
s’est-il imposé lorsque le système marchand-critique a supplanté le Salon dans
la fabrique de la valeur des œuvres d’art et dans l’organisation de leur
circulation ?"
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